dimanche, septembre 24

« Intervention militaire au Niger » : Patrice KOUROUMA du MOCODA déconseille la CEDEAO…

Au Niger, un groupe d’officiers militaires réunis au sein du Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), présidé par le Général Tchiani, s’est emparé du pouvoir à Niamey, le mercredi 26 juillet 2023, en renversant le Président Mohamed Bazoum. Cette situation aurait irrité la colère de la France ? De sources concordantes, Paris ne serait pas prêt à « quitter » ou « abandonner » le Niger étant son unique et dernier pays dans le sahel, après avoir perdu le Mali et le Burkina Fasso.

Depuis le lendemain de ce coup de force, la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) met pression sur le nouvel homme fort du Niger pour la libération du Président déchu et le retour de celui-ci aux affaires. L’organisation sous régionale envisage même d’attaquer militairement Niamey si seulement si les militaires n’obtempéraient pas.

Une option « militaire » rejetée en bloc par le Président du Mouvement de la concertation du développement de l’Afrique (MOCODA). Patrice KOUROUMA s’élève contre ces « deux poids, deux mesures ». Il l’a fait savoir, jeudi 17 août 2023 lors d’une brève interview accordée à notre rédaction à Conakry.

« Nous le MOCODA, nous nous sommes toujours inscrits dans la logique des démarches qui sont menées par la CEDEAO. La CEDEAO a trouvé un accord consensuel dans les pays en transition dont la Guinée, le Mali ou encore le Burkina Faso pour un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais convenus entre les différentes parties. Et je dis souvent qu’il n’y a pas deux poids, deux mesures. Pourquoi une déclaration hâtive des instances de la CEDEAO pour réactiver une force d’attente pour aller attaquer militairement le Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel ? », s’interroge-t-il avant de répondre.

« A mon avis, j’ai toujours dit que ce n’est pas une démarche qui honore notre institution sous-régionale. Il faut plutôt trouver des solutions de médiation, les solutions de compromis. Imaginons que cette force d’attente vient attaquer le Niger, les forces nigériennes vont se défendre mais les débats collatéraux c’est la population. Est-ce qu’on a mesuré l’impact des dégâts collatéraux une fois que cette force est mise en exécution ? Comment l’Afrique peut continuer à se battre contre elle-même ? Franchement, nous le MOCODA, un mouvement panafricain, nous respectons les démarches de la CEDEAO car elle agit en fonction des textes de lois législatifs auxquels les pays de la sous-région ont souscrit mais cette manière d’aller intervenir militairement ne convient pas du tout à l’objectif de MOCODA. La médiation, la négociation, le cadre de dialogue est la solution comme elle a fait avec la Guinée, le Mali et le Burkina Faso. Dans ce cas de figure, nous sommes avec elle », a déclaré Patrice Kourouma Président du MOCODA.

Les coups d’État militaires sont récurrents dans la sous-région ouest africaine, surtout ces dernières années. Une situation consécutive à la dictature ; au détournement des deniers publics au grand dam de ces Chefs d’État, à en croire les auteurs de ces coups de forces.

Tamba Gaspard KONDIANO / gaspard@guineerealite.info

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com