dimanche, septembre 24

Portrait d’une fille exerçant un métier d’homme ? « mécanicienne et fière de l’être », (Entretien)

Marie Finda Kamano, âgée de 17 ans a choisi le métier de mécanicien d’automobile, et elle l’est devenue grâce à sa persévérance.

Rencontré samedi 22 juillet 2023 dans un garage non loin de l’autoroute Fidèl Castro dans le quartier carrière dans la commune de Matam à Conakry, cette jeune fille déterminée à poursuivre son apprentissage chez maître « français » parle à cœur ouvert au micro de notre reporter. 

Depuis quelques mois maintenant, elle pratique ce métier et elle s’en sort à « merveille », nous confie-t-elle. Dans cet entretien, Marie Finda Kamano nous raconte aussi comment elle a atterri dans ce monde très masculin « ce métier-là, je l’ai aimé depuis mon enfance en ce moment j’étais au village. Mais comme au village il n’y avait pas de mécanicien, le peu qu’on avait venait de temps à autre. C’est ainsi, j’ai demandé à mon père de m’envoyer en ville pour que je puisse apprendre le métier de mécanicien ».

Guineerealite.info : Comment vous-vous sentez en exerçant ce métier parmi les hommes ?

Marie Finda Kamano : « Non pas du tout. Je suis fière de ce que je fais parce que c’est ce que je veux. Je veux être une grande mécanicienne comme mon maître » 

GR : Pourquoi vous n’avez pas choisi les métiers généralement exercés par des femmes comme la couture ou la coiffure ?

MFK : « Moi j’ai choisi ce métier par passion et par amour, chacun a son métier, je pense que c’est ce que j’aime faire. Les autres aussi font ce qu’ils estiment mieux pour eux. Pour moi pas de métier spécifique pour les femmes ni pour les hommes, chacun fait ce qu’il aime bien ».

GR : Est-ce qu’il y a des mécaniciens dans votre famille ?

MFK : « Non il n’y a pas de mécanicien dans ma famille. Mais il y’avait un jeune qui venait derrière mon papa à Linssan, lui était un mécanicien, je lui voyais dès fois réparé des voitures. Je lui ai dit que je voulais devenir mécanicienne mais il m’a dit que je ne pouvais pas le faire parce que je suis une fille, j’ai dit non c’est ce métier que je veux faire, il a dit ok bon courage » 

GR : Quel est le regard de vos amies envers vous ? 

MFK : « Mes amies me disent tous les jours Mariam pourquoi tu fais ce métier ? Pourquoi tu ne fais pas la coiffure ? etc. Je réponds toujours que c’est ce que j’aime faire. Dès fois elles disent pour me décourager comme quoi ce métier c’est pour les gens qui n’ont pas d’espoir »

GR : Quels ont été les apports de vos deux parents ?

MFK : « Mon père me disait toujours de ne pas faire ce métier-là, que ce n’est pas fait pour les femmes mais je m’oppose toujours à cette idée »

GR : Quel message avez-vous pour les autres filles ? 

MFK : « Je veux leur dire que c’est bien un travail que les filles peuvent faire mais il faut avoir le courage sinon tu ne pourras pas réussir dans ce métier vu que c’est mal vu par d’autres. Même la couture beaucoup de filles commencent mais elles ne terminent pas c’est comme la coiffure aussi. Dans toute chose, il faut avoir l’amour, c’est tout… Pour le moment je suis en 10ème année. J’ai échoué l’année dernière au brevet d’études du premier cycle mais cela ne m’a pas découragée. Cette année, j’ai commencé les programmes mais suis tombée malade, une situation qui a vite interrompu mon année scolaire mais je compte revenir poursuivre mes études pour avoir un diplôme ».

GR : Un mot pour clôturer notre entretien, s’il vous plaît ?

MFK : « Je vous remercie sincèrement et je demande aux filles de sortir de ce complexe. Chacun peut faire ce qu’il pense bien pour son épanouissement ».

Entretien réalisé par Madiba Kaba / madibak@guineerealite.info

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