L’Europe ne financera pas de barbelés ni de murs à ses frontières : déclaration ce vendredi à Bruxelles d’Ursula von der Leyen à l’issue d’un sommet européen consacré en partie à la pression migratoire. La présidente de la Commission européenne répondait aux pays de plus en plus nombreux en Europe, qui réclame le soutien de l’UE pour dresser une barrière physique à leurs frontières avec la Biélorussie. Depuis plusieurs mois le pays dirigé par Alexandre Loukachenko est accusé d’organiser d’orchestrer un afflux de migrants aux frontières européennes, pour faire pression sur l’UE.
« Nous sommes très inquiets de la situation aux frontières avec la Biélorussie. » Ursula von der Leyen ne cache pas sa préoccupation face à la pression exercée par la Biélorussie aux frontières. Et elle accuse son président Alexandre Loukachenko d’exercer un chantage inacceptable face aux pays européens.
« Nous considérons le comportement du gouvernement biélorusse comme une attaque hybride, dénonce la présidente de la Commission européenne. Les vies humaines ne doivent pas être utilisées à des fins politiques. Il s’agit d’une instrumentalisation des migrations afin de faire pression sur l’Europe. »
Face à l’afflux de migrants transportés par voie aérienne jusqu’à Minsk, puis convoyés aux frontières européennes, plusieurs membres de l’UE demandent à Bruxelles de financer la construction de clôtures. La réponse d’Ursula von der Leyen est sans appel : d’accord pour aider ces pays, mais sans aller jusqu’à l’achat de barbelés.
« Seule mesure efficace de protection des frontières »
« La question des infrastructures a été discutée, rappelle Ursula von der Leyen, et j’ai été très claire sur un point : il y a une position commune de longue date de la Commission et du Parlement européen sur le fait qu’il n’y aurait pas de financement de barbelés et de murs. »
La question divise les pays européens. La Pologne et la Lituanie qui ont commencé à poser des barbelés à leurs frontières ont reçu le soutien de dix autres pays d’Europe.
Dans un courrier commun adressé à la Commission, les ministres de l’Intérieur de 12 États membres de l’UE défendent ainsi le principe d’une « barrière physique, seule mesure efficace de protection des frontières ». Une mesure qui à leurs yeux « sert les intérêts de l’ensemble des pays européens, pas seulement de ceux qui se trouvent en première ligne ».
Rfi