Depuis le putsch du 5 septembre 2021 à Conakry, des commentaires et autres réactions se multiplient tant en Guinée qu’en dehors de nos frontières. Si certains observateurs se préoccupent de l’ossature du futur gouvernement, d’autres s’interrogent plutôt sur la durée de la transition, censée sortir la Guinée de l’ornière à travers des reformes, dit-on.
Au sein de l’opposition guinéenne, la question est abordée avec prudence. Saïkou Yaya Barry, secrétaire exécutif de l’Union des forces républicaines (UFR) se réserve d’une quelconque proposition sur la durée de la transition.
« C’est prétentieux de donner des dates à la va-vite. Ça peut être très rapide si nous tenons compte de la constitution de 2010, le toilettage des lois sont faciles à faire avec une institution qui va s’installer pour ça. Il faudrait bien savoir qu’une transition est là pour le retour à l’ordre constitutionnel. Une transition ne développe pas un pays car vous ne pouvez avoir les prêts et les dons des bailleurs de fonds qu’à travers un gouvernement démocratiquement élu », explique-t-il.
Pour le collaborateur de Sidya Touré président de l’UFR, la vocation d’une transition n’est autre que de toiletter afin de mettre les institutions républicaines sur pieds. « Il faudrait bien sans passions que les gens se rendent comptent que le développement se passe par un gouvernement élu. Mais il y a un certain nombre de tâches que la junte peut nous aider à faire, ce programme peut-être dans un chronogramme, notamment les voleurs de la République … Comment les arrêter ? Comment les traquer ? Comment ramener les ressources volées à l’intérieur du pays ? Mais ce n’est pas à une transition de faire des routes, de faire des écoles, de faire des hôtels, de faire des hôpitaux, ça c’est un rôle qui est dévolu à un gouvernement normal, donc nous devons avoir raison gardée », a rappelé en substance Saïkou Yaya Barry.
Cependant cet ancien député salue la démarche déjà entamée par les nouvelles autorités et demande à ses compatriotes de se donner la main pour bâtir, selon ses termes, un pays où il fera bon vivre. « Nous sommes tous des fils et des filles de ce pays, nous devons pouvoir organiser notre pays afin que chacun trouve son compte et qu’on aille rapidement vers une élection démocratique où on aura un président élu. Nous apprécions ce que la junte est en train de faire mais c’est très prétentieux de donner un délai comme ça sans une large concertation avec la junte qui a pris le pouvoir pour libérer les guinéens », a conclu Saïkou Yaya Barry.
Madiba Kaba / madibak@guineerealite.info