Au sortir de la conférence de presse, organisée jeudi 20 Août 2020 dans la capitale Bamako par le mouvement M5-RFP, à l’origine des protestations contre le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta alias IBK, l’ancien ministre malien de la justice s’est expressément adressé aux responsables de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et particulièrement aux chefs d’État qui veulent bafouer l’alternance démocratique.
Tout d’abord, Mohamed Aly Bathily invite les responsables de la CEDEAO a bien revoir les textes qui régissent le fonctionnement de l’organisation. « (…) Nous disons aux responsables des États de la CEDEAO, les responsables politiques, les chefs d’État, qu’ils doivent lire la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Les peuples africains ont des droits et que le protocole additionnel du 21 décembre 2001 sur la bonne gouvernance et la démocratie vise plutôt à conforter une gouvernance dans l’intérêt des peuples et non contre les peuples. Dans la situation du Mali, la CEDEAO a été bien informée de toute la faillite du système politique administratif et de gouvernance qu’il y avait sous Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta », a rappelé le ministre Bathily.
S’adressant toujours à la CEDEAO, le ministre Bathily met en garde les Chefs d’État qui veulent briguer un troisième mandat. Sans surprise. Les présidents guinéen et ivoirien sont dans le viseur du juriste.
« La CEDEAO avait accepté que le président Amadou Toumany Touré (ATT) démissionne, maintenant on accepte pas la démission de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta. Il y a deux poids deux mesures. Mais en réalité, peut être que la situation propre des chefs d’État, chacun dans son pays n’était plus la même. Ça changé. Monsieur Alassane Ouattara n’avait pas encore dix (10) ans, il ne voulait pas d’un troisième mandat. Monsieur Alpha Condé n’avait pas encore dix (10) ans, il ne voulait pas d’un troisième mandat, etc. Nous avons pris notre destin en main. Que la CEDEAO sache qu’il est en marche un printemps des peuples Ouest africain contre des gouvernements et leurs syndicats qui violent nos droits. ça c’est clair pour moi. Le combat va continuer et nous allons gagner ce combat contre ce genre de dirigeants à la vue restreinte dans une sorte de dépression administrative politique », a lancé Mohamed Aly Bathily, ancien ministre malien de la justice.
Madiba Kaba / madibak@guineerealite.info