Dans un décret publié samedi soir dans le journal télévisé de la RTG Koloma à Conakry, le chef de l’État Alpha Condé a nommé Mme Hadja Aïssata Daffé, jusque-là présidente des femmes de l’UFR, au poste de Directrice générale adjointe de l’Agence Nationale d’Inclusion Économique et Sociale (ANIES).
Si le fond de la nomination de Hadja Daffé a été salué par moult observateurs, au regard de ses compétences, cependant la forme n’a pas été respectée. C’est du moins l’avis de Me Fodé Abass Bangoura avocat guinéen vivant en France qui s’est confié dimanche 19 juillet, à notre rédaction.
« (…) Moi ma lecture, c’est une lecture nuancée. Ma première remarque d’abord c’est que nous sommes sur une mauvaise voie parce que nous sommes entrain de politiser tout en Guinée. L’Administration, les Agences, tout est politisé », regrette t-il d’entrée de jeu.
Poursuivant, Me Abass dira qu’il n’a rien contre la personne de la nouvelle DGA de l’ANIES mais plutôt la procédure de sa nomination. « (…) Hadja Aïssata Daffé est compétente, elle peut aller travailler mais la procédure n’a pas été respectée. Une institution qui a été créée comme cela ne devrait pas être une institution politique. En principe on devrait recruter des gens à travers des appels d’offres, histoire de donner la chance à toutes les compétences. Mais si on transforme ça à un instrument politique, ça devient grave. La première personnalité qui est là-bas en la personne de Mme Sanaba Kaba (DG-ANIES), elle a été nommée sans appel d’offres, sans tenir compte d’aucune compétence. Et la deuxième a été cooptée dans un parti (UFR) pour l’emmener là-bas, ça veut dire franchement que ça devient un instrument politique », regrette t-il de nouveau.
Pour l’Avocat, les institutions financières internationales sérieuses n’accorderont aucun crédit à ces agences utilisées à des fins politiques. « Alors les agences comme ça, les inconvénients c’est quoi ? C’est qu’aucune institution financière internationale sérieuse ne mettra son argent ou n’apportera son apport à des structures comme ça. Or l’initiative n’était pas mauvaise au départ (…) Doter la Guinée de ces instruments pour permettre de financer certains projets de développement à la base, si je ne m’abuse. Mais aujourd’hui nous n’avons pas respecté les critères de choix. Et l’institution est décrédibilisée », a déploré Me Abass Bangoura.
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