Un ancien militaire gambien résidant dans l’ouest des États-Unis a été inculpé pour des actes de torture commis en 2006 dans son pays d’origine après une tentative de coup d’État manquée, ont annoncé jeudi les services du procureur du Colorado.
Michael Sang Correa, 41 ans, est accusé d’avoir torturé six personnes lorsqu’il faisait partie d’un groupe armé baptisé « Junglers », composé de soldats de l’armée gambienne régulière mais répondant directement au président de l’époque, Yahya Jammeh. Michael Correa, entré aux États-Unis en 2016 et résidant à Denver, a été présenté à un juge jeudi. « Michael Correa est accusé d’avoir commis des actes de violence horribles, victime après victime, dans le cadre de tentatives brutales d’extorquer des aveux à des personnes soupçonnées de préparer un coup d’État en Gambie », déclare dans un communiqué Brian Benczkowski, haut responsable du ministère américain de la Justice.
Selon l’acte d’accusation, le gouvernement de Yahya Jammeh avait déjoué une supposée tentative de putsch en mars 2006 et procédé à une vague d’arrestations. Dans les semaines qui ont suivi, Michael Correa et d’autres membres des Junglers sont accusés d’avoir régulièrement frappé leurs victimes à coups de poings, pieds, tuyaux ou fils électriques, les asphyxiant parfois à l’aide de sacs en plastique ou les électrocutant. Ils auraient aussi versé du plastique en fusion ou de l’acide sur certains prisonniers.
Officier arrivé à la tête de la Gambie par un coup d’État en 1994, Yahya Jammeh a dirigé pendant 22 ans un régime de féroce répression, marqué par des cas de tortures, de viols et d’exécutions extra-judiciaires. Il a été poussé à s’exiler en Guinée-Equatoriale en janvier 2017, cédant à une intervention militaire africaine après avoir rejeté sa défaite à la présidentielle face à l’opposant Adama Barrow, qui dirige actuellement le pays.
Dépêche AFP