A la suite de la propagation de l’épidémie du nouveau Coronavirus en Guinée, le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de guinée a décidé de suspendre son mot d’ordre de grève déclenché le 09 janvier dernier dans tout le pays. Dans une brève interview accordée ce jeudi 9 avril 2020, à notre reporter, le responsable de la communication du Slecg Monsieur Adrien Gbamy est largement revenu sur les motivations de cette décision d’Aboubacar Soumah qui, est resté toujours intransigeant, surtout quand il est question de défendre les intérêts des enseignants guinéens. Notre interlocuteur nous a également parlés des dispositions envisagées par le Slecg pour combattre cette maladie qui a fait, à date, plus de 90 000 morts à travers le monde.
Lire ci-dessous son interview !
Pourquoi suspendre la grève maintenant alors que l’épidémie du nouveau coronavirus qui serait le motif, est apparue en Guinée depuis la première quinzaine du mois de mars dernier ?
« Le motif il est simple, c’est compte tenu de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 qui frappe de plein fouet pratiquement tous les pays du monde entier notamment la Guinée. Donc nous nous sommes dit, en tant qu’éducateurs, en tant que citoyens de ce pays, il faut aussi apporter sa contribution afin d’éradiquer cette pandémie. Surtout que ces derniers temps, nous avons reçu les recommandations de la CSI Afrique (Confédération syndicale internationale) qui demande aux syndicats de s’impliquer davantage dans la lutte contre cette pandémie et aussi en tenant compte des opinions des secrétaires généraux qui sont à la base, y compris les enseignants à la base. Nous avons jugés nécessaire de suspendre le mot d’ordre de grève pour faire face à cette pandémie, notre ennemi commun qui est coronavirus. »
En dépit de multiples grèves pour l’amélioration des conditions de vie des enseignants, avez-vous l’espoir qu’avec ce gouvernement vos revendications seront satisfaites ?
« Vous savez, nous, nous sommes un syndicat hautement responsable. Nous avons eu à partager avec nos camarades syndicalistes, l’espoir est là. Par la grâce de Dieu, nos revendications seront non seulement prises en compte et l’État dans les jours à venir par la grâce de Dieu va faire face à nos préoccupations. »
Face à l’épidémie du Covid-19, quels appels ou conseils avez-vous à l’endroit de vos collègues enseignants ?
« Les conseils, les messages resteront toujours les mêmes, respecter les mesures d’hygiène et nous allons aussi demander aux enseignants de s’impliquer dans la campagne de sensibilisation, passer dans les quartiers afin que les citoyens soient imprégnés davantage sur l’existence de cette maladie dans leurs localités. Ils vont passer des messages de sensibilisation pour que les citoyens respectent les mesures barrières pour éradiquer complètement cette pandémie qui bloque toutes les activités. Quand vous remarqué tous les secteurs sont au ralenti actuellement, donc l’enseignant est quand même un modèle dans la société. Il doit prendre son bâton de pèlerin en tant que messager pour chercher à contrecarrer cette épidémie à travers le verbe. »
Envisagez-vous un dépistage des enseignants au Covid-19 à l’image d’autres structures ?
« Je ne saurais me prononcer sur ce sujet en attendant que le bureau national du Slecg élargi aux Secrétaires généraux, convoque une réunion technique, au cours de laquelle nous définirons les actions à entreprendre pour que les enseignants et les élèves ne soient pas des victimes de cette maladie. Donc nous allons lancer un appel par rapport à ça et voir comment les enseignants pourront passer au dépistage si possible. »
D’autres victimes de cette pandémie, ce sont aussi les enseignants du secteur privé, quel message adressez-vous à l’État pour les venir en aide ?
« Ce cri de cœur de nos camarades des écoles privées, nous partageons leur peine, c’est ce qui nous a même poussé à faire cas de leur situation dans l’avis de suspension que nous avons eu à déposer sur la table du ministre de l’éducation Mory Sangaré. Nous avons interpellé le gouvernement à faire face à la situation des enseignants qui évoluent dans les écoles et universités privées, nous demandons l’appui de l’État dans ce sens. »
Entretien réalisé par Madiba Kaba / madibak@guineerealite.info