Les leaders du Front national pour la défense de la constitution ont reçu, mardi 10 mars 2020, à Conakry, le représentant du Secrétaire général des Nations-unies pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel.
Avec le Ghanéen, Mohamed Ibn Chambas, les échanges ont essentiellement porté sur les voies et moyens visant à sortir la Guinée de cette crise socio-politique, née de la volonté du président Alpha Condé à doter le pays d’une nouvelle constitution dans l’espoir de briguer un 3ème mandat.
Selon le coordinateur national du Front anticonstitutionnel, l’émissaire onusien a rappelé l’engagement et la disponibilité de son institution à accompagner les efforts de la Guinée pour trouver des solutions consensuelles à la crise qui frappe le pays depuis toujours. Abdourahamane Sano s’est vivement réjoui de l’implication des Nations- unies ainsi que celle de l’ensemble des partenaires de la Guinée, « (…) nous savons très bien que le rôle et l’apport de la Communauté internationale n’est pas négligeable. Aujourd’hui vous voyez très bien à travers toutes les prises de positions qui se font. Maintenant toute la Communauté internationale parle d’une même voix et il faut qu’on continue encore à travailler pour que ces prises de positions puissent se concrétiser par des sanctions mais aussi par des interventions vigoureuses allant dans le sens à amener Monsieur Alpha Condé à comprendre que son projet là, ne peut pas passer », a-t-il fait remarquer.
Poursuivant, le patron du FNDC a affirmé que son mouvement est rigoureusement engagé dans la logique de la paix, « qui défend la constitution, qui défend les lois d’un pays défend la paix. L es lois sont les normes qui permettent de garantir la cohésion, l’entente mais aussi une gouvernance qui permet l’accès à une répartition équitable des richesses et à sécuriser tout le monde. Dès lors qu’on soit gouvernant ou gouverné, on commence à violer ces lois, on rentre dans les situations qui favorisent les violences et la menace pour la paix, la sécurité et l’instabilité. C’est ce que malheureusement Monsieur Alpha Condé est entrain de faire et il expose à des risques dangereux l a Guinée et les pays voisins », a regretté M. Sano.
« Aujourd’hui nous comptons très bêtement 42 morts, nous avons des centaines de gens qui croupissent encore dans les prisons et plus d’une soixantaine de blessés qui sont devenu s des handicapés à vie. Un pouvoir qui crée ces genres de situation (…) la violence, les kidnappings qu’ils ont installés comme mode de gouvernance, la terreur noire qui existe aujourd’hui dans le pays, tout le monde se sent en insécurité, personne n’est épargné sauf eux et les éléments de leurs clans. Ça devient vraiment une situation extraordinaire », a-t-il déploré avant de conclure en ces termes, « mais je ne suis pas sûr que cela puisse changer la détermination du peuple et du Fndc. Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout dans la recherche de la préservation des droits, de la loi et cela passe forcément par le dialogue même si aujourd’hui le pouvoir n’entend pas de cette oreille mais notre engagement est total et nous allons continuer à nous tenir debout face aux défis de la paix et de la sécurité dans le pays », a rassuré Abdourahamane Sano.
Madeleine Kotus / madeleinekotus@guineerealite.info