Tenue du  referendum constitutionnel : « C’est plus que coronavirus  qui ravage les chinois » ou encore « J’irais voter le 1er mars », réactions des habitants de Conakry

Selon le décret du président Condé, les guinéens sont convoqués aux urnes le dimanche 1er mars 2020 pour le double scrutin (législatives et referendum). Sur le couplage ou encore le bien-fondé du referendum constitutionnel en particulier, notre rédaction a recueilli les avis de quelques Conakrykas. 

En somme, la majorité des personnes interrogées s’oppose catégoriquement  à  la tenue de ces élections, soulignant entre autres l’inconvénient de l’adoption d’une nouvelle constitution.

Lire, ci-dessous, leurs réactions !

Alseny camara est un enseignant  à Conakry : « Par rapport au couplage de ces élections, moi personnellement je ne vois pas l’avenir de la Guinée dans ces élections là. Nous avons constaté des problèmes presque partout, en ce qui me concerne jusqu’à présent je ne suis pas rentré en possession de ma carte d’électeur. Je me suis fait enrôler  dans mon quartier à Matam, on me dit d’aller jusqu’à Bonfi pour récupérer ma carte. Cela veut dire qu’il n’y a pas de sérieux dans cette affaire. Par rapport au référendum, je ne vois pas du tout comme étant quelque chose qui est nécessaire pour le moment, parce que nous avions vécu  le moment de Lansana Conté. On nous a faits plonger dans une élection référendaire, personne ne peut ignorer les conséquences de cela. Ils veulent nous faire revivre la même histoire, ça je ne l’approuve pas »,  déclare-t-il.

Même son de cloche chez cet autre citoyen, qui n’est pas favorable à l’organisation d’élections dans le contexte actuel , « la tenue des élections couplées, je ne suis pas d’accord, pourquoi ?  Parce que le problème c’est au niveau du fichier électoral. Tant que le fichier électoral ne soit pas assaini, il ne doit pas y avoir  d’élections. C’est la raison pour laquelle l’opposition représentative en Guinée à tout simplement boudé ces élections parce que c’est une mascarade que la CENI prépare. De toutes  les façons je ne suis pas d’accord. Le président étant un professeur de droit se permet de faire de telles choses pour amener le pays à la dérive, je suis catégorique là-dessus », nous a laissés entendre Camara. 

Pour Oumar Camara, étudiant diplômé, rien n’est normal dans ce pays depuis l’arrivée d’Alpha Condé, « en ce qui concerne la situation politique actuelle de la Guinée, plus précisément le couplage des votes (législatives et référendum) pour moi c’est plus que coronavirus qui ravage les chinois (…) d’abord nous avons à faire avec des responsables irresponsables, qui n’ont aucun souci pour l’avenir de ce beau pays. Depuis l’arrivée du prof Alpha Condé rien n’est juste et normal dans la politique gouvernementale, les libertés et droits fondamentaux sont en congés illimités, éducation nationale bafouée etc. Donc jamais plus jamais on acceptera ce projet malsain dans notre pays, bref je suis entièrement et fermement opposé à la naissance d’une nouvelle constitution à fortiori le couplage qui est prévu le 1er mars prochain ».

Mariam Idriss Doumbouya est également étudiante, selon elle toutes les conditions ne sont pas réunies pour aller à ces élections,  « je suis guinéenne mais cette fois-ci je ne vais pas voter parce que je ne serais pas complice de rien du tout pour mon pays », a martelé Mlle Doumbouya. 

A la différence de  ses prédécesseurs, Alpha Keïta, fonctionnaire de son état, ira  bel et bien voter  le 1er mars pour,  selon lui,  accomplir son devoir civique, « pour ou contre moi, j’irai voter Incha Allah. Dans une démocratie, chacun  f ais son choix et la majorité remporte. Maintenant c’est à la CENI de rassurer tout le monde par rapport aux résultats qui seront issus des urnes, le reste c’est du bavardage inutile  », déclare-t-il avant d’admettre la division qu’engendre le projet constitutionnel, « ce qui reste clair, l’idée d’adopter une nouvelle constitution divise profondément le pays depuis plusieurs mois avec son lot de morts. La question que bon nombre d’observateurs se posentest-ce que les guinéens seront capables de s’entendre pour éviter le pire ? », s’interroge le sieur Keïta.

Propos recueillis par Madiba Kaba / madibak@guineerealite.info

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