Bissau risque de basculer dans la crise politico-électorale. Ce petit pays d’Afrique de l’ouest, peuplé de 1,8 million d’habitants, est depuis plusieurs décennies, en état de crise politique, quasiment permanente.
En cause, la dernière décision de la Cour suprême invalidant la victoire de M. Umaru Sissoko Embalo, à la présidentielle du pays, qui aurait battu son challenger, Domingos Simoes Pereira, du parti historique et dominant, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), selon les résultats de la Commission nationale électorale (CNE), pourrait déclencher la situation si fragile.
De sources concordantes, une main « noire » serait derrière cette décision de la Cour suprême qui exige le recomptage global des procès-verbaux du scrutin présidentiel, au moment où le président déclaré vainqueur, M. Embalo s’apprêtait à prêter serment dès le 27 février prochain dans la capitale Bissau.
Selon nos sources, la Cour suprême s’opposerait à toute ingérence de la Cédeao qui, au prime abord, avait salué la victoire de M. Embalo en l’invitant même au dernier sommet des chefs d’État et de gouvernements, tenu le week-end dernier dans la capitale Addis-Abeba, siège de l’organisation continentale.
Cependant, d’aucuns soutiennent que les différentes sorties médiatiques du candidat déclaré vainqueur en la personne de M. Embalo, pourraient retourner contre lui.
Pour rappel, au lendemain de la proclamation des résultats provisoires par la Commission nationale électorale (CNE), lui déclarant vainqueur, le candidat Umaru Embalo s’était emporté en affirmant que le chef de l’État guinéen avait tenté d’empêcher son élection, « le président Alpha Condé a tout fait pour que je ne sois pas élu comme président de Guinée-Bissau », accuse-t-il en se basant, certes sur le statut de médiateur du président Condé dans la crise bissau-guinéenne.
Ces accusations non « fondées » sont graves au point que la Cédeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest), était obligée de sortir de son mutisme pour condamner l’«attitude» de M. Embalo, même si le communiqué de l’institution n’a pas cité nommément le président Condé.
Jusqu’où irait la crise qui menace ce pays voisin, s’interrogent les observateurs ?
Diawara Thierno Oumar / todiawara@guineerealite.info