Conakry : la vente de la ferraille, source de revenus pour de nombreux enfants, attire l’attention des activistes qui tirent la sonnette d’alarme 

La vente de la ferraille et des boites en aluminium  constitue une  activité très prisée actuellement à Conakry. Jeunes filles et garçons,  en majorité des enfants,  se rivalisent dans cette pratique, source de revenus pour eux. Ils sont nombreux à faire le tour dans les quartiers,  particulièrement dans  les décharges de Conakry, à la recherche de ces objets,  nonobstant les risques de maladies qu’ils en courent.

Grâce à cette activité, Kadiatou Barry âgée  de 15 ans,  arrive à subvenir à ses besoins. Nous l’avons rencontrée à  la décharge du  camp carrefour, située dans la commune de Ratoma, à Conakry,  « Quand je ramasse la ferraille j’envoie chez le ferrailleur, il pèse.  C’est avec cet  argent j’achète des habits et des chaussures, parce que, ce que mon papa gagne, c’est juste pour la nourriture », s’est-elle confiée.

Mamadou Djouldé, également élève de son état, pratique lui aussi, cette activité, après la classe  mais  en se cachant  de ses parents, nous a-t-il confiés, « La ferraille  que je  ramasse quand je  pèse,  je gagne dès fois 10 ou 15 000 GNF et je remets cet argent  à ma mère pour nous acheter des habits,  mes frères et moi. » 

Parlant des  risques liés  à  cette activité, Mohamed Barry activiste de la protection de l’environnement estime qu’il est inadmissible de voir ces enfants dans la rue  en  quête de la ferraille, « C’est un regard triste et alarmant que je fais de cette triste réalité, notamment des enfants qui passent leur temps dans les ordures à la recherche du fer mais également des caoutchoucs pour revendre, parce que tout simplement, n’oubliez  pas en plus du danger que cela représente sur la santé de ces enfants et c’est également là, la possibilité de l’émergence de la délinquance, c’est-à-dire, l’enfant va automatiquement s’habituer à l’argent et le jour où il n’aura pas la possibilité d’avoir cet argent dont il a l’habitude de gagner cela pourrait l’amener à se livrer  à toute sorte de pratique », a regretté M. Barry avant de pointer du doigt la démission parentale, d’une part,  le manque de responsabilité de l’État à protéger ces enfants, de l’autre, « La responsabilité, elle est partagée (…) D’abord il y a celle des parents que moi j’accuse parce que tout simplement avant de mettre un enfant au monde, il faut être capable de s’assurer de trois éléments fondamentaux  qui sont la gestion de la nourriture de l’enfant, l’éducation de l’enfant mais aussi permettre à l’enfant de partir à l’école. Il y a aussi la responsabilité de l’État, parce que si on signe des conventions et que les lois sont votées si elles ne sont pas appliquées, ça ne sert  à rien. Aujourd’hui, il faudrait  que l’État agisse  afin de mettre en application toutes  les conventions et lois votées par la Guinée dans le cadre de la protection de l’enfant », a lancé M. Barry. 

Madeleine Kotus / madeleinekotus@guineerealite.info

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