Les choses vont vite pour le projet controversé de troisième mandat en Guinée, pourrait-on dire. En conseil des ministres, jeudi 23 janvier 2020, au palais Sékhoutouréyah, à Conakry, le gouvernement a proposé au Président Condé la fixation d’une date « appropriée » de tenue du Référendum. Une situation qui n’est pas sans conséquences avec l’opposition « farouche » d’une frange importante de la population à tout changement constitutionnel favorisant une présidence à vie dans le pays.
Et justement, face à cette situation qui pourrait dégénérer, le coordinateur général du Fndc a estimé qu’il est temps que la communauté internationale intervienne pour faire éviter le pire à la Guinée, « le Fndc reste déterminé à défendre la démocratie et l’État de droit par toutes les voies autorisées par la constitution et les autres lois de la République aussi longtemps que le pouvoir s’arqueboutera à son projet funeste de troisième mandat quelque soit les sacrifices à consentir. Face aux risques d’embrasement qui guette la Guinée et la sous-région, le Fndc invite particulièrement et encore une fois la communauté internationale, la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations-unies ainsi que tous les partenaires techniques et financiers de la Guinée à prendre les mesures urgentes qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard », a lancé M. Sano, en conférence de presse ce vendredi à Conakry.
Dans l’optique de continuer à faire la pression sur les promoteurs de nouvelle constitution, Abdouramane Sano a appelé les citoyens à resserrer les rangs pour sauver la constitution, « cependant, il revient avant tout à nous peuple de Guinée, de continuer à assumer nos responsabilités en répondant massivement à l’appel à la résistance du FNDC, les mardi 28 et mercredi 29 janvier prochain (…) Que tous les citoyens majeurs opposés au troisième mandat, manifestent contre ce projet dans leurs districts, leurs sous-préfectures et sur l’ensemble du territoire national », a déclaré le patron du mouvement qui, par la même occasion, a appelé le peuple de Guinée à la vigilance, « compte tenu du fait que la violence est devenue la pratique courante du pouvoir, nous demandons à tous les pères de famille, chefs d’entreprises, responsables à tous les niveaux de demeurer vigilants, d’observer la prudence et de veiller à ce que chacun reste chez soi pour éviter d’être exposé aux violences que nous connaissons depuis quelques temps », lance-t-il.
Nonobstant, Abdourahane Sano a fait part de son optimisme en ces termes, « le chaos en République de Guinée est encore évitable en avortant le coup d’État constitutionnel ».
Madeleine Kotus / madeleinekotus@guineerealite.info