La récente adresse à la nation du président Alpha Condé sur son projet de changement constitutionnel, continue de susciter de vives réactions, surtout au sein de l’opposition guinéenne. Lors de l’assemblée générale ordinaire du parti de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, tenue samedi 21 décembre à son siège situé au quartier Comandayah dans la commune de Dixinn, le sujet a été largement débattu.
Abordant ce sujet, Cellou Dalein Diallo se dit déçu de l’initiative présidentielle qui, selon lui, n’a qu’un seul but, permettre à Alpha Condé de s’éterniser au pouvoir, « Monsieur Alpha Condé est enfin sorti du bois pour dire qu’il va soumettre sa constitution au peuple de Guinée. Depuis très longtemps, il avait pris cette décision, vous et moi savons qu’il n’y a aucun besoin d’une nouvelle constitution. Il y a un besoin personnel d’Alpha Condé de s’éterniser au pouvoir. Il y avait aucun moyen de modifier la disposition relative au nombre et la durée des mandats, puisque c’est verrouillé », s’explique t-il.
Pour Cellou Dalein Diallo, les velléités du président Condé sont anticonstitutionnelles, « Toute initiative de modifier cette disposition est anticonstitutionnelle et malheureusement pour lui, cette constitution n’a pas prévu de disposition permettant de l’abroger dans un contexte de continuité du fonctionnement de l’État, il est élu sur la base de cette constitution. Il a prêté serment, l’Assemblée a été mise en place sur la base de cette même constitution, la Cour constitutionnelle, la Cour suprême (…) On ne peut pas changer de constitution, on peut l’amender, on peut réviser les dispositions révisables mais Alpha s’en fiche de cela. Il décide de changer de constitution tout comme il a décidé de ne pas mettre en place la Haute Cour de justice, si celle-là était là aujourd’hui, on l’aurait déféré devant cette juridiction parce qu’il a violé son serment, c’est un parjure », a fait savoir le chef de file de l’opposition guinéenne.
Au terme de cette assemblée générale de son parti, Cellou Dalein Diallo a appelé ses militants et sympathisants à se mobiliser afin de barrer la route à cette initiative du président Condé, « C’est à nous peuple de Guinée de sanctionner ses parjures, parce qu’il n’a plus la légitimité de diriger le pays dès lors qu’il a violé la constitution à partir de laquelle il a été élu et sur laquelle il a juré », regrette t-il.
Madeleine Kotus / madeleinekotus@guineerealite.info