Depuis Paris, Ibrahima Sory Makanéra s’adresse à Abdourahamane Sano : «  A ma connaissance, FNDC n’est pas une marque déposée, propriétaire de quelqu’un » (Interview)

Rien ne va plus entre les ressortissants guinéens de France, membres du FNDC et des Forces Vives FNDC-France. Le divorce serait consommé entre les deux entités et ce, depuis la dernière sortie médiatique du Coordinateur National du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution). 

Selon les informations relayées par certains médias locaux, Abdourahamane Sano ne reconnaît qu’une seule antenne FNDC-France, c’est celle dirigée par Mme Mamadie Bangoura. Sur la question, notre rédaction s’est entretenu avec Ibrahima Sory Makanéra, membre fondateur des Forces Vives FNDC-France. 

Lisez plutôt l’interview !

Selon des médias locaux, le Coordinateur national du FNDC, Abdourahamane Sano ne reconnaît qu’une seule antenne en France, c’est celle dirigée par Mme Mamadie Bangoura. Qu’en pensez-vous ?

« Bon ! Sans polémique, aucune (…) Je vous dirais que nous ne cherchons pas la reconnaissance d’un individu. FNDC qui n’a même pas de personnalité juridique ne peut pas ester en justice. C’est un agrégat d’associations de partis politiques et de personnes physiques. Celui  que vous avez nommé est un élément du FNDC,  il  n’est pas FNDC. Moi c’est la légitimité du parti que je représente en France  (UFR)  qui m’intéresse et la population guinéenne, à l’intérieur et à l’extérieur du pays.  Je sais que cette population me rend bien cela. 

Et j’ai vu aussi dans guineenews, vous me permettrez d’ouvrir cette parenthèse, parce que j’ai mon cœur qui saigne. Je pensais qu’il restait encore quelques sites d’informations honnêtes en Guinée qui ne sont pas tombés dans l’alimentaire comme guineenews. J’ai lu l’article de Youssouf Boundou, j’avais mal, pas pour ce qu’il a dit mais je ne m’attendais pas que guineenews aussi sombre dans l’alimentaire. Une partie de cet article est tiré de mon article à moi, pour retourner contre nous. Et l’autre, c’est un mensonge éhonté. Youssouf Boundou a dit que Monsieur Sano dit qu’il ne reconnaît pas notre mouvement et qu’il ne reconnaît que le FNDC dirigé par Mme Mamadie Bangoura dont le porte-parole est Kandet Koly qui vient de prendre la défense de Baïdy Aribot. 

Kandet Koly ne fait pas partie du groupe de Mamadie Bangoura, il fait partie plutôt de notre groupe (Les Forces Vives FNDC-France). Vous pouvez voir la vidéo dans laquelle Kandet Koly a pris la défense de Baïdy et il s’est présenté justement comme étant le chargé à l’organisation de notre mouvement à nous. Comment vous pouvez comprendre alors les dires de Monsieur Boundou Sylla que Monsieur Sano dit qu’il ne reconnaît que le groupe dans lequel Mamadie est présidente et Kandet qui n’est pas de ce groupe, serait porte-parole là-bas. C’est un article acheté pour effrayer les Guinéens pour ne pas qu’ils aillent manifester. Deuxième chose, Monsieur Boundou Sylla m’a plagié en disant que le premier groupe que Sano a reconnu et qu’il a appelé et que nous avons refusé. C’est exactement le contraire. C’est moi qui avais écrit ça. C’est nous qui avons commencé à faire revivre les forces vives, trois (3) semaines avant que Conakry ne commence. Nous, notre première manifestation date du 21 avril 2019 et c’est nous qui avions appelé les autres pour qu’ils nous rejoignent pour mener le combat ensemble. Ils sont pas venus, alors Boundou dit maintenant le contraire. C’est simplement une honte.

Même Kandet qu’on a exfiltré de notre mouvement puisqu’il travaillait avec des gens de Sékhoutouréyah. Il le sait. Et quand on a dit que c’est le tour de Baïdy, Kandet a dit non qu’il n’est pas d’accord. « Pour colonel Baffoé et Balla Samoura je suis d’accord mais Baïdy et Malick Sankon ce sont mes grands sûr, il faut qu’on les laisse de côté. » C’est Kandet qui dit ça. Et nous lui avions dit, Kandet nous ne connaissons pas une justice sélective. Ou tu acceptes ça ou tu pars. Donc Youssouf Boundou qui dit qu’il y a une rébellion au sein du FNDC-France, pensant qu’il allait nous dissuader, il s’est tout simplement fait discréditer. »

Depuis que vous avez appris cette nouvelle, est-ce que vous avez pris langue avec Monsieur Sano ?

« Non ! Moi je n’ai jamais échangé avec Monsieur Sano. C’est nous qui avons commencé cette affaire comme je vous avais dit (…) Nous avons organisé plusieurs manifestations avant le groupe de Sano.  Dans l’autre groupe qui se fait appeler   FNDC, il y a un jeune  là-bas   qui s’appelle Fadiga qui avait dit que lui, il est le petit de Monsieur Sano et que c’est  lui  qui doit être le  Coordinateur des Forces Vives en France. Et au début, ce jeune  Fadiga  était avec nous.  On lui  a  dit  mais  Monsieur, il ne suffit pas d’être le petit de Sano pour diriger les Forces Vives de France. Plutôt,  il faut  être connu et bénéficié  surtout  de la confiance des Guinéens de France. 

Je n’appelle pas Sano, j’ai mon parti politique représenté  dans le  FNDC en Guinée. Je suis légaliste, si je veux quelque chose, je passe par mon parti politique (UFR). J’ai dit cela à certains de mes compagnons,  c’est votre  démarche là qui  transforme  les gens  en  dictateur. Ah ! J’ai eu Sano au téléphone ce matin. Ah ! Sano m’a appelé  hier  etc. Moi quand j’ai quelque chose j’appelle mon état major, c’est à eux de gérer avec Sano. La seule personne qui a appelé Sano avec mon aval à moi,  c’est la  représentante du  PEDN,  Mariama Bah. Comme le FNDC a été crée avant nous, nous on avait décidé de  faire  revivre les Forces Vives qui ont combattu les militaires.  Trois (5) semaines après  Conakry  a commencé. Conakry  aussi voulait faire  les  Forces Vives, parait-il que c’est Sano qui n’a pas voulu et qui aurait demandé de créer le FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution). Peut être il voulait quelque chose à lui, c’est pas grave, parce que lorsque les Forces Vives se créaient, Sano était quand même avec le CNDD hein ! Il était du côté des Boureaux (…). C’est pas lui qui nous a dit de créer les Forces Vives en France ici, c’est nous qui l’avons crée sans lui. Donc nous n’avons besoin de l’aval de personne. »

Il y a les Forces Vives  FNDC-France et il y a aussi FNDC-France.  Quelle lecture faites-vous, Monsieur Makanéra  ?

« Comme nous étions à l’origine de cette affaire, les  autres  se sont dit qu’ils sont FNDC, nous  les  avons  laissés cette  appellation FNDC. Et nous c’est Forces Vives FNDC-France.  Les autres ne peuvent rien faire. Ils n’existent que sur les réseaux sociaux en insultant. Ils ont même disparu. Ils ont fait la première manifestation,  rien que certains d’entre nous sont allés les aider avec l’espoir qu’ils  nous rejoignent.  Mme Dalein  était présente,  ils n’ont pas pu mobiliser plus de cinquante (50) personnes. Les  vidéos existent.  

Leur deuxième manifestation, ils ont fait dix huit (18) personnes et depuis ils ont arrêté de faire la manifestation. Les faits démontrent vers  quel groupe  les Guinéens de France font leur confiance,  parce que les manifestations de Bastille c’était nous. Les deux grandes manifestations de la place  du  TROCADEROT c’est nous. Il n’y a pas deux FNDC en France. Il y a un FNDC qui existe dans les injures et il y a les Forces Vives FNDC-France, c’est nous. D’ailleurs ce qui est paradoxal, tellement que  ces gens là nous en veulent, ils combattent les Baïdy en Guinée  mais ici ils les soutiennent. Quelle incohérence ! Et je précise quelque chose, nous ne poursuivons pas les enfants  hein (…)  Nous poursuivons ces personnes et les biens  qui sont  issus des pillages des deniers publics. On ne s’en prend à personne,  d’ailleurs on ne va pas devant leur porte, nous allons dans le quartier, nous nous arrêtons sur place, nous faisons nos communiqués et nous distribuons des documents  qui retracent leur passé  en Guinée avant les poursuites judiciaires. C’est un pays de droit ici, on ne peut se jeter sur des gens comme ça, sinon c’est la prison direct. »

Vous parliez de documents juridiques pour justifier l’existence d’une structure. Les Forces Vives FNDC-France disposent-elles de ces documents ?

« Merci pour cette question. Les FNDC n’ont  pas d’existence juridique. Ils ne peuvent pas ester en justice. Par contre,  dans les  FNDC, il y a des associations comme le Collectif contre l’impunité en Guinée. Quand nous Forces Vives FNDC-France voulons  manifester, nous passons par ces associations membres pour saisir les autorités compétentes.  C’est notre couverture.  L’autre FNDC aussi, c’est pareil. 

Je profite de l’occasion pour vous dire que le Collectif contre l’impunité en Guinée crée le 24  juillet  2008  par  Adama  Lafa Sow du RPG,  la majorité des membres des Forces Vives FNDC-France est  composée de  membres  de  ce Collectif.  Donc, pour organiser des manifestations ou engager des poursuites judiciaires, nous passons par ces associations membres pour le faire.  J’ai entendu Sano dire qu’ils vont traquer les biens mal acquis  en justice. Ils ne peuvent pas. Ils ne sont pas sujet de droit. Par contre, le Collectif  contre l’impunité en Guinée, son objectif statutaire, c’est de combattre  les crimes économiques et les crimes de sang. 

Une personne morale est limitée par le principe de spécialité, ce qui n’entre pas dans son objet statutaire, il ne peut absolument rien faire. Donc même si FNDC Conakry avait une existence juridique mais du fait que son objet statutaire est de défendre seulement la constitution, il ne pouvait pas traquer les biens mal acquis en justice.  Quand on utilise les termes, il faut savoir ce que ça veut dire. » 

En dépit de tout, est-ce votre manifestation du 14 décembre reste maintenue ?

« Notre manifestation, deux choses peuvent l’empêcher : le bon Dieu et les grèves. Parce que vous avez vu la France est paralysée par des mouvements sociaux. Presque toutes les Gares sont fermées alors que la ligne du RER est la plus pratiquée à Paris. Nous avons convoqué une réunion d’urgence ce mercredi pour dire si la manifestation du 14 sera reportée ou pas. Sinon, nous avons déjà obtenu l’autorisation de la préfecture. Les intimidations  ne nous font ni chaud ni froid. Il y a un certain  Nounou  Kaba qui a masqué son numéro de téléphone pour insulter Mme Marie Madeleine Dioubaté et sa maman. La police a déjà identifié le numéro et  son  identité.  La police a identifié aussi celui qui insultait Monsieur Malick Sankon, un certain Monsieur Kambo (…). On a honte d’être guinéen avec ce comportement.  »

Les Forces Vives FNDC-France et le FNDC dirigé par Mme Mamadie Bangoura ayant le même objectif, ne serait-il pas intéressant de s’unir pour mener le combat, Monsieur Makanéra ?

« C’est ceux qui ont les mêmes objectifs qui peuvent faire chemin ensemble. Vous savez dans l’autre groupe, il y a des politiciens déguisés qui veulent emprunter un raccourci pour être au pouvoir. C’est nous qui avons commencé ce mouvement en France ici, on les invite, ils ont refusé de venir. Malgré qu’ils ne représentent rien, nous avons accepté de casser notre bureau. Une commission a été mise en place, composée des membres de leur groupe et le nôtre. Le jour de notre réunion, leur représentante Mme Mamadie Bangoura a refusé de venir. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? Parce que Mamadie Bangoura n’a pas été désignée en France, c’est lorsqu’on a été manifesté en Belgique, quelqu’un que je ne vais citer ici, a échangé avec Sano et ils ont décidé de porter Mamadie Bangoura à la tête des guinéens de France, comme si nous nous étions des majeurs incapables, auxquels il fallait imposer leur représentant. Exactement, c’est ce que nous combattons en Guinée. Donc c’est pour vous dire nous avons tout fait jusqu’à détruire notre bureau pour qu’on s’entende, impossible. »

A vous entendre Monsieur Makanéra, est-ce qu’il n’y a pas de conflit de compétence ? 

« Non ! Il n’y a aucun conflit de compétence. Eux, ils se disent FNDC, nous, nous nous disons Forces Vives FNDC, parce que nous, nous sommes des forces vives qui défendent aussi la constitution. A ma connaissance, FNDC n’est pas une marque déposée, propriétaire de quelqu’un. C’est pourquoi lorsque j’ai entendu le terme usurpation mais les guinéens sont habitués à utiliser des termes sans savoir ce que ça veut dire. On nous traite d’usurpateurs mais de quoi ? Qui est le propriétaire de la légitimité en Guinée ? Quel individu ? Si ce n’est le peuple de Guinée. Une fois encore, il n’y a pas de conflit de compétence. Les deux (2) entités : Forces Vives FNDC-France et FNDC n’ont aucune existence juridique en France. Ils n’ont aucune compétence. Personne n’est compétent en rien. C’est la loi qui donne compétence. Ça ne se décrète pas. Il y a certains qui se voient déjà dans un gouvernement de transition, c’est ce que vous ne savez pas. Ils oublient que nous vivons ici avec des gens depuis plus de trente ans et dès qu’on se parle, ça se voit. Mamadie Bangoura qui est la Coordinatrice du FNDC qui n’arrive même pas à mobiliser des gens, ce qu’elle fait c’est de nous insulter. Mais nous espérons qu’elle arrêtera bientôt parce que c’est une dame et ce n’est pas parce que nous n’avons pas de répondant (…) Elle se voit ministre dans le futur gouvernement de Sano et cela ne sera possible. »

Vous pensez que le combat que Monsieur Sano mène, c’est pour qu’il soit au pouvoir ?

« Posez la question à Mamadie Bangoura, elle pourra vous répondre. »

Mais c’est vous qui le dites, Monsieur Makanéra ?

« Je vous dit il y a certaines choses que je ne veux pas dire aujourd’hui pour la cohérence de notre lutte y compris à Conakry. Nous, nous nous battons pour chasser le régime d’Alpha Condé en Guinée. Les groupes de Mamadie se battent pour des petits postes ministériels et autres avantages alors qu’Alpha Condé n’a même pas terminé son mandat. Makanéra ne se bat pas pour des postes de responsabilité. Nous, notre combat est citoyen. Donc nous n’avons pas les mêmes objectifs. »

Diawara Thierno Oumar / todiawara@guineerealite.info

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