L’humanité a célébré ce lundi 25 novembre 2019 la journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes et filles. Pour en savoir davantage, notre rédaction a rencontré l’activiste Mme Moussa Yéro Bah, présidente de l’ONG Femmes, développement et droits humains.
Selon Mme Bah, cette journée est une occasion pour parler non seulement des acquis mais aussi en appeler à la conscience, interpeller les dirigeants et la population afin de mettre un terme à ces violences basées sur le genre. Face à cette problématique qui continue de prendre de l’ampleur, Mme Moussa Yéro Bah a déclaré : « C’est un combat de longue haleine que nous sommes entrain de mener mais nous avons du mal à y avancer pourquoi ? Parce qu’il y a un problème avec la justice, un problème avec les pesanteurs socioculturelles, un problème avec la corruption, un problème avec la peur que les victimes ont pour s’exprimer. Nous battons du mieux qu’on peut. Mais c’est à cause de tous ces facteurs que chaque année les statistiques ne baissent pas mais on a l’impression qu’ils augmentent », a-t-elle expliqué.
Par ailleurs Mme Bah dénonce les facteurs qui encouragent le phénomène dans nos sociétés : « Nous devons encourager les femmes victimes à aller de l’avant à ne pas se décourager. Elles se découragent parce que le plus souvent on les influence à travers les pesanteurs socioculturelles en les disant tu es une femme si tu es violé tu en parles c’est le monde qui va te pointer du doigts. On les décourage. Du côté de la justice il y a parfois où les plus forts peuvent gagner à travers la corruption. On peut payer de l’argent pour aider un auteur de viol, de violences conjugales à s’en sortir. En Afrique si une femme porte plainte contre son mari on te stigmatise, on te traite de femme déracinée etc… Pourtant actuellement il y a des hommes qui vont jusqu’à tuer leurs femmes, c’est pourquoi nous devons tous nous impliquer pour les orienter sur la voix à suivre pour ne pas se perdre », a lancé Mme Moussa Yéro Bah.
Poursuivant, dame Moussa Yéro Bah ajoute : « Si à la première agression, ces hommes là ont été arrêtés et qu’on les remet sur le droit chemin, ils n’allaient pas en arriver au crime jusqu’à tuer leurs femmes. Donc voilà pourquoi il faut sensibiliser pour permettre aux femmes de connaître leurs droits pour ne pas qu’elles se laissent avoir ».
À la question de savoir qu’est-ce qu’il faut pour éradiquer les violences faites aux femmes et aux filles? Mme Moussa Yéro Bah répond : « C’est d’aider les femmes à se former, à aller vers leur autonomisation pour ne pas être trop dépendantes parce que c’est la dépendance financière parfois qui provoque la violence économique et psychologique. Pour les cas de viol, c’est de la sensibilisation qu’il faut. »
Pour finir, Mme Moussa Yéro Bah appelle tout un chacun à s’impliquer dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
Madeleine Kotus / Madelinekotus@guineerealite.info