Suite au report de la date des législatives, initialement prévue pour le 28 décembre prochain par l’OIF, une frange de l’opposition guinéenne demande le départ du président de la CENI, maïtre Salifou Kebé. C’est du moins ce qu’ont exigé Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré dans une déclaration commune.
Se prêtant aux questions de notre reporter ce lundi 28 octobre 2019, le juriste Mamadi 3 kaba a déclaré que cette démarche de l’Opposition ne repose sur aucune base légale : « Seule la loi organique portant fonctionnement de la CENI définit les conditions de destitution d’un commissaire », a-t-il rappelé avant d’ajouter : « La seule possibilité pour démettre le Président de la CENI de ses fonctions est bien ce qui est prévu par l’article 19 de cette loi organique. À la demande des 3/4 des membres de l’institution, une plénière peut être organisée à l’effet de renouveler ou de remplacer partiellement ou totalement les membres du bureau », a expliqué le juriste Mamadi 3 Kaba.
Ce débat risque-t-il de relancer la question d’une CENI technique au détriment d’une institution politique ? Mamadi 3 kaba souhaite plutôt une amélioration vers le standard international: « Le débat sur CENI technique ou CENI politique, je trouve qu’il n’est vraiment pas essentiel en parlant d’expertise en matière électorale. On ne peut pas laisser les partis politiques de côté. Donc il faut que ça soit seulement des acteurs indépendants et c’est comme si on avait mis de côté une bonne partie de l’expertise nationale ce qui pourrait aussi engendrer d’autres conséquences négatives » a-t-il expliqué.
Notons que la crise qui guète la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) intervient à un peu plus d’une année de l’élection présidentielle prévue en 2020. Cette crise aura-t-elle un impact sur les calendriers électoraux ?
Madeleine Kotus / madeleinekotus@guineerealite.info