Dans un courrier, à la date du 10 octobre 2019, adressé aux juges de la Cour Pénale Internationale, le Front National pour la Défense de la Constitution, a largement exprimé ses craintes consécutives au projet de nouvelle constitution qui favoriserait un 3ème mandat à l’actuel chef de l’Etat.
Les acteurs du FNDC ont attiré l’attention de la CPI sur la nécessité d’ « assurer le suivi de l’évolution de la situation en Guinée en vue de prévenir la naissance des violations graves et massives des droits de l’homme et d’empêcher l’utilisation illégale, abusive et disproportionnée de la force »
Le FNDC a ainsi rappelé que des « indicateurs bien identifiés, permettent de repérer les germes de la violation déjà installée.» Pour étayer ces indicateurs, le FNDC s’appuie sur le discours du Président Condé : « Des propos tenus par le Président de la République Alpha Condé, au siège du parti, RPG-arc-en-ciel, le 24 mars 2019, appelant explicitement ses propres populations à l’affrontement. De tels propos, questionnent fortement son rôle de garant de la Constitution et de protecteur de la paix sociale.»
Ce n’est pas tout, les acteurs du FNDC ont également rapporté à la CPI, les propos du ministre de la sécurité et de la protection civile. Alpha Ibrahima Keira a promis de « réprimer » toute manifestation de rue en ces termes : « Tous ceux qui veulent troubler l’ordre public, trouveront les institutions de la République sur leur chemin. L’ordre public sera maintenu vaille que vaille, coûte que coûte », déclarera-t-il au siège du parti au pouvoir.
En saisissant les juges de la CPI, via ce courrier, les acteurs du Front National pour la Défense de la Constitution, ont complètement dépeint la situation sociopolitique « alarmante » que traverse le pays, avec à la clé, d’éventuels affrontements entre les pro et anti nouvelle constitution.
Thierno Oumar Diawara / todiawara@guineerealite.info