Hier lundi 05 Août 2019, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation a rendu public les résultats du baccalauréat unique session 2019, sur l’ensemble du territoire national. Encore, les résultats restent catastrophiques à l’image des années précédentes.
Le taux de réussite de 24, 38 % suscite l’indignation au sein de l’élite guinéenne. De l’avis de moult observateurs, ces résultats sont la traduction de l’état dans lequel se trouve notre système éducatif guinéen. Certains citoyens ont bien voulu s’exprimer au micro de notre reporter.
Tout d’abord la réaction de ce fonctionnaire, Moustapha Soumah qui pointe du doigt l’irresponsabilité du gouvernement : « Le résultat est désolant et on ne peut pas cacher la vérité. Cet échec résulte de la perturbation qu’a connue l’année scolaire 2018-2019, une situation due à l’indifférence de l’État face à la réclamation du droit des enseignants. Cette revendication a eu des répercussions graves sur le déroulement des programmes conçus pour cette année. A ce niveau, je dirais que le gouvernement n’a pas joué son rôle, puisque cette irresponsabilité a conduit l’école guinéenne à 3 mois de suspension de cours », a-t-il regretté avant d’ajouter : « Ces résultats du baccalauréat n’honorent pas le système éducatif guinéen encore moins les enseignants qui en seront moralement affectés. L’échec des élèves est celui du président de la République Alpha Condé. Je pense que le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour que de telles choses n’arrivent plus à notre école, parce que les enfants ne sont que des innocents, malheureusement ».
« Ces 20% sont imputables aux gouvernements, aux enseignants et aux parents d’élèves » a déclaré pour sa part Monsieur Bangoura. Pour lui, les responsabilités sont partagées : « Ces résultats montrent à quel point, le niveau a baissé dans nos établissements scolaires. Le gouvernement doit être en mesure de se questionner afin de trouver la bonne réponse. C’est vraiment regrettable de constater un tel résultat, ça fait mal au cœur, chaque fois, le taux baisse, c’est dommage pour l’avenir de la Guinée. Les parents d’élèves ne jouent plus leur rôle comme avant, les enfants sont abandonnés à eux-mêmes, ce n’est pas possible », déplore-t-il.
Notre interlocuteur se dit nostalgique du régime Sékou Touré : « Au moment de la révolution, tu ne peux même pas y rêver. Je demande à l’État de penser à améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants, cela aiderait mieux le pays à sortir du cycle infernal de crises. Il faut qu’ils arrêtent aussi d’utiliser l’argent du peuple pour financer des campagnes fantômes, ça sert absolument à rien », a lancé Monsieur Bangoura.
Mohamed Maimouna Keita a, quant à lui, accusé les candidats. Selon lui, « Les élèves ne sont plus concentrés sur les études. Tout le monde fait semblant, il y a plus de sérieux à ce niveau là. L’État aussi ne joue pas son rôle. De grève en grève, l’école guinéenne sombre », a-t-il indiqué.
Parlant toujours du système éducatif, Aboubacar tonton Camara, a appelé à une prise de conscience collective pour éviter le pire : « Je crois que ces résultats reflètent le niveau des élèves, si on était tous conscients de l’enjeu sur le niveau de l’éducation guinéenne, on ne devrait pas avoir ces pourcentages. Les causes, c’est la démission totale des parents et l’irresponsabilité de certains cadres du département », a-t-il fait remarquer en adressant ses félicitations aux heureux gagnants.
« Tout bon guinéen est mécontent de ces résultats, ça donne des maux de tête même. Le gouvernement est entièrement responsable de cette situation malheureuse. Depuis l’arrivée d’un professeur, enseignant à la tête de la Guinée, le système ne fait que se dégrader, d’année en année, pourquoi cela ? », s’interroge Fatoumata Keita qui affirme plus loin que le gouvernement est plutôt préoccupé par ce « Faux projet de constitution et laisser mourir l’école guinéenne à petit feu. C’est regrettable. On peut faire mieux. Ces résultats interpellent donc tous les acteurs du secteur éducatif guinéen, puisque l’enjeu est grand. Comme dirait l’autre, montre moi ton école, je te montrerai ta nation », a-t-elle conclu.
Madiba kaba / madiba.kaba@guineerealite.com