Guinée: l’utilité sociale et vertu de la noix de Cola (Reportage)

C’est une vielle tradition en Afrique de l’ouest en particulier et sur le reste du continent en général, de consommer les noix de cola ou de les utiliser dans les cérémonies de baptême, mariage et autres.

La noix de cola est aussi utilisée à d’autres fins notamment la fabrication des tissus traditionnels « Forêt Sacrée ». Sa commercialisation est aussi très rentable. La noix de cola est un fruit traditionnel aux vertus aphrodisiaques reconnues et, qui provient de l’arbre appelé le colatier. Souvent cultivé en Afrique de l’ouest, elle est aussi très consommée en Guinée.

Moussa Mara vendeur de cola au marché aviation nous explique d’où vient sa marchandise. « Les colas dont nous vendons viennent de plusieurs régions, d’autres même au-delà de la Guinée, telles que, la Sierra Leone, la côte d’Ivoire et le Liberia. Ces colas viennent aussi de N’zérékore, et de Guéckédou ». Le plus souvent, ces noix de cola sont utilisées dans des évènements importants et servaient même à sceller les liens entre les communautés. Elles étaient aussi croquées pour témoigner de sa fidélité à une cause, engageant ainsi la parole d’honneur !

Elles sont des symboles de respect dont on témoigne à son prochain. « Il y a assez d’événements qui sont effectués avec la cola. D’après la tradition, en Guinée, on ne peut pas effectuer des évènements sans recourir à la cola. En premier lieu, les baptêmes, le mariage, le décès et le divorce.» Explique-t-il.

« Les noix de cola sont choisies en fonction des ethnies dans les différentes cérémonies. Chez les peulhs, si c’est le mariage, ils utilisent les grosses colas contrairement aux malinkés, qui ont besoin des colas de qualité même si elles ne sont pas grosses. C’est un peu la différence.» distinguera-t-il.

Moussa Mara assiste sa mère dans la vente de ce produit. Selon lui, les prix varient en fonction de la qualité. « En détaillant, on vend les plus grosses colas à 2 000 FG, ce sont des colas destinées au mariage. D’autres sont vendues à 1 000 F G, dès fois même 500 FG. Le kilo se vend entre 35 000 et 40 000 FG pour les grosses colas.»

Au-delà de la consommation des noix de cola, celles abimées ont aussi une autre importance. Dans ce commerce « rien ne se perd, tout se transforme.» pour paraphraser le scientifique Antoine Laurent Lavoisier sur les réactions chimiques « Les teinturiers achètent des colas, mais pas celles qui sont en bon état. Les Colas dégradées ne sont pas jetées, elles sont conservées, parce que, ceux qui font la peinture, ceux-ci viennent acheter ici. Même les habits forêts sacrées sont faits à partir de la cola.» nous apprend-il.

Monsieur Mara Moussa est diplômé en langue anglaise et dans l’attente de décrocher son premier en rapport avec ses études, il apporte son aide à chère mère. Et, peut-être, rien exclura qu’il fasse prospérer ce commerce à l’avenir tant il y a été bercé et d’autant plus qu’il le trouve rentable, juteux donc.

«Je suis né dans ce métier. J’ai vu ma mère vendre la cola depuis tout petit. La vente de la cola à un bénéfice important. Grâce à ce commerce de cola, nous avons pu construire 4 maisons.» Soutient-il, si fièrement.

Madiba kaba pour la rédaction du groupe Sud Média Guinée 

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