Une importante rencontre a réuni jeudi 11 juillet 2019 au palais de l’Élysée à Paris la diaspora Africaine de France autour du président Emmanuel MACRON et son homologue Ghanéen Nana Akufo-Addo en visite officielle.
Les débats ont porté entre autres sur l’implication de la diaspora africaine de France dans le développement du continent. Dans le but d’atteindre cet objectif, Paris vient de mettre en place le Conseil Présidentiel pour l’Afrique.
A travers ce Conseil, le président MACRON souhaite redéfinir la relation entre la France et l’Afrique pour un partenariat gagnant-gagnant: « La France et l’Afrique, c’est toute une histoire et c’est une histoire qui, je dirais, nous dépasse. Elle a des pages glorieuses et des pages aussi extraordinairement douloureuses. J’ai eu l’occasion de m’exprimer avec, je crois beaucoup de clarté sur ce sujet. Mais, je sais surtout que l’Afrique est un continent jeune et moi j’ai envie qu’on ouvre une nouvelle page. Donc, avec le conseil présidentiel pour l’Afrique on a essayé de concevoir une nouvelle politique. Et je voudrais remercier les membres de ce conseil présidentiel pour l’Afrique, parce que la décision qu’on a prise avec les ministres et mon équipe, c’est de dire que c’est pas nous qui allons penser la relation avec l’Afrique, la politique qu’on a menée avec l’Afrique dans un bureau, de là où nous sommes« , a-t-il déclaré.
Pour le président Français, l’Afrique doit réinventer son propre destin et ne doit plus se sous-estimer: « On va demander à des femmes et des hommes qui vivent en France, bien souvent sont binationaux et ont une expérience, ont une vie de l’Afrique par leur destin propre de nous aider à le penser. Et donc ce petit groupe m’accompagne depuis un peu plus de deux ans et on a essayé de prendre un nouveau pli et ce nouveau pli, au fond, c’est de dire, la France doit penser en quelque sorte un nouveau pivot vers l’Afrique. C’est-à-dire, comment on repense la relation en s’appuyant sur la jeunesse, sur le fait que ce continent réinvente lui-même son destin et pas obligé d’être pris dans les rées de son propre passé, de notre propre passé parce qu’il est jeune. Parce que les nouvelles générations qui sont aux commandes en Afrique, elles n’ont jamais connu les périodes coloniales ce qui, parfois, a compliqué nos histoires, avec ces pages sombres ».
Devant la diaspora africaine de France, le président MACRON a énuméré un certain nombre de tabous qui constitueraient un handicap pour le continent: « Ce qui fait la créolisation parfois des cultures, les métissages qui se sont engagés, repenser différemment les choses. Et donc, on a engagé sur le plan économique, sur le plan culturel, sur le plan sportif, de nouveaux partenariats et une nouvelle façon de faire. Aussi en revenant sur des tabous: la zone CFA, j’espère qu’on y arrivera complètement. Revenir sur un tabou qui est le rapport à la langue, la France, elle n’a pas à regarder uniquement l’Afrique francophone, parce que d’ailleurs, les pays qui parlent français en Afrique parlent aussi souvent beaucoup d’autres langues et sont en contact permanent avec les pays anglophones qui sont leurs voisins et réciproquement et donc ont doit bousculer aussi le tabou de la langue. On a bousculé le tabou des œuvres d’art en rouvrant le sujet de la restitution. Le tabou du sport pour dire il ya une vraie diplomatie par le sport et on doit pouvoir réussir justement à travailler avec la jeunesse, faire avec la jeunesse. Au fond, depuis le discours de Ouagadougou en novembre 2017, des différentes étapes et jusqu’à aujourd’hui, essayer d’inventer une nouvelle action en commun, beaucoup plus équilibrée et de repenser la relation à travers cela entre l’Europe et l’Afrique et pas simplement d’ailleurs la France« , a conclut le patron de l’Élysée.
Thierno Oumar Diawara, journaliste et PDG du groupe Sud Média Guinée