Le gouvernement guinéen à travers le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire continue ses opérations de déguerpissement des habitants du quartier populaire de Kaporo-rails dans la commune de Ratoma. Coïncidence ? Une zone réputée favorable au leader de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG), le principal opposant au régime d’Alpha Condé. Des maisons, des boutiques, des magasins et autres ateliers permettant à certains habitants dudit quartier de subvenir à leurs besoins, sont entrain d’être mis à sac par des Bulldozers déployés pour la circonstance. Ces opérations dites de récupération des domaines de l’État, sont vigoureusement dénoncées par la majorité des citoyens de Conakry. La question diviserait même les membres du gouvernement, à en croire notre source.
Pour rappel, dès l’annonce des opérations de déguerpissement de Kaporo-rails par le ministre Ibrahima Kourouma, en septembre dernier, des acteurs de la société civile guinéenne et des leaders politiques ont vigoureusement dénoncé à l’initiative, et ont demandé au gouvernement d’abandonner le projet. Sous la pression, certes, des condamnations, les autorités avaient donné l’impression d’avoir entendu le message du bas peuple et qu’elles abandonneraient ce projet. Mais en vain, à la grande surprise générale, des centaines de familles dorment à la belle étoile, depuis mercredi 20 février 2019, début des opérations.

Ce qui est déplorable dans cette affaire, c’est que, ces familles déguerpies, ne savent plus où aller et où se plaindre, après avoir perdu plusieurs milliards d’investissement pour la construction des maisons et des boutiques dans un quartier qu’elles habitaient depuis plusieurs décennies. Selon nos informations, l’État guinéen ne prévoit aucune indemnisation alors que la saison des grandes pluies pointe à l’horizon avec tout ce qu’elle occasionne comme risques de maladies, une situation caractérisée par la situation économique catastrophique que traverse le pays.
Cependant, des observateurs s’interrogent sur les motivations du gouvernement et la période choisie alors que ces citoyens habitaient dans ce quartier depuis la première république. En attendant, ils demandent à l’Etat de penser à recaser ces pauvres citoyens tirant déjà le diable par la queue et ne sachant à quel saint se vouer !
Dossier à suivre !
Pour la Rédaction du groupe Sud Média Guinée (TOD)