De nouvelles coupures de billets dans la circulation : la crainte d’une opération de planche à billets

A travers un communiqué diffusé dans les médias, la Banque Centrale de la République de Guinée annonce la mise en circulation des nouveaux billets de 20 000 FG, 10 000 FG et 2 000 FG. Si les 20 000 FG sont déjà lancés, les 10 000 FG et les 2 000 FG (une nouvelle coupure) seront lancés à partir du 1er mars 2019.

Sur les raisons de la mise en circulation de ces nouvelles coupures, la Banque évoque un souci d’innovations de l’industrie fiduciaire en ce qui concerne la qualité du papier et les nouveaux éléments de sécurité.

Toutefois, des observateurs avertis expriment le souci de voir l’Etat guinéen faire recours de planches à billets pour résoudre la problématique de trésorerie pour faire face à certains besoins de financement. Des mauvaises langues vont d’ailleurs jusqu’à supposer que c’est une démarche de la Banque Centrale vise à se doter des ressources nécessaires pour financer un éventuel projet de troisième mandat pour Alpha Condé.

La Guinée n’étant pas dans une zone monétaire et s’appuyant donc sur sa souveraineté monétaire peut décider en toute indépendance de faire recours aux planches à billets pour résoudre un déficit budgétaire. Mais cette option coûterait chère à la Guinée à l’avenir, parce qu’elle va aggraver l’inflation et faire chuter davantage le pouvoir d’achat du guinéen, qui reste déjà très faible.

Même si nous ne sommes pas pour l’instant dans ce cas de figure, l’Etat guinéen fait face aujourd’hui à des besoins énormes des ressources financières, notamment pour faire face à la revendication salariale des enseignants, qui réclamaient 8 millions de salaire de base, la tenue probables des élections législatives en 2019 et la présidentielle de 2020, sans oublier les autres besoins de fonctionnement et d’investissement publics dont l’Etat a obligation à faire face.

Or, l’absence d’une croissance économique accrue, en raison de l’instabilité politique, la rareté des investisseurs étrangers, l’insuffisance des ressources financières provenant de l’exportation, la faiblesse des recettes intérieures et les détournement des deniers publics, sont des facteurs qui contribuent à appauvrir l’Etat. Malgré tout, le recours aux planches à billet n’est pas la solution pour sortir la Guinée de l’ornière.

Au contraire, l’Etat doit améliorer la gouvernance économique, œuvrer en faveur d’un climat d’affaire propice aux investisseurs, garantir une justice équitable pour encourager les investissements étrangers et rassurer les opérateurs économiques de la place, pour accroitre le revenu national et faire la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, gage du développement de toute nation.

Pour la Rédaction du groupe Sud Média Guinée (Alexis Lamah)

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